Les conditions climatiques ont un effet prononcé sur la croissance du papayer. En général, les performances du papayer sont meilleures dans les régions tropicales, caractérisées par des températures élevées, une forte humidité et des précipitations importantes. Le papayer pousse particulièrement bien dans les régions dans lesquelles les pluies sont réparties également tout au long de l'année sans inondations ponctuelles. Parce que les papayers ont des racines peu profondes, ils sont facilement abîmés ou mis à terre quand ils sont exposés à des vents violents. Les typhons violents entraînent régulièrement le déracinement, la facture des tiges, le déchirement des feuilles et la chute des fleurs. La lente guérison des plantes endommagées induit généralement une production de fruits de petite taille.

Les papayer poussent mieux en plein soleil. Cependant, il est possible de les cultiver sous des cocotiers, ou encore comme culture d'appoint entre de jeunes arbres fruitiers tels que les manguiers, les citronniers ou les ramboutans.

Préparation du terrain

Toute la végétation doit être arrachée avant la plantation de papayer, cette culture étant très sensible à la compétition. Sur la plupart des sols, un passage de charrue suivi par un passage de motoculteur suffit. Sur des sols lourds ou compacts, il est recommander de retourner la terre ou de creuser à 50 cm pour permettre aux racines de pénétrer profondément.

La plupart des sols tropicaux sont acides et doivent être chaulés pour atteindre un pH 6 avant d'y cultiver des papayers. Les champs de papayers bien chaulés permettent une récolte plus précoce et un rendement plus élevé. Le meilleur moment pour ajouter la chaux (Carbonate de calcium ou calcaire magnésien moulu à la terre est après les deux labours. Il en faut environ 3-4 tonnes par hectare et il est diffusé uniformément soit en utilisant un tracteur soit plus fastidieusement à la main. Après la diffusion, la chaux est travaillée dans le sol par un simple passage de herse.

Après avoir incorporé la chaux à la terre, il est recommandé de vaporiser une couche d'herbicide pré émergence sur les terres labourées. Cela permettra que le terrain reste libre de mauvaises herbes pendant les 6 à 8 premières semaines de croissance.

La plantation peut être faite le long de la courbe de niveau et chaque rang doit être espacé de 2,7 mètres. A l'intérieur des rangs, les trous sont creusés à environ 1.8 m d'écart. Avec cet écartement, environ 2000 plantes/ha peuvent être cultivées. La taille du trou dépend de la nature du sol. Si il est friable, un trou de 30 cm de diamètre sera suffisant mais il est nécessaire de l'augmenter jusqu'à 45 cm si le sol est compact ou a des concrétions latéritiques dures.

Transplantation

La phase idéale pour la transplantation des semis de la pépinière au champ est celle de la huitième – douzième feuille. C'est la phase durant laquelle la plante souffrira le moins du choc de la transplantation grâce à sa taille optimale et parce que les blessures de la racine seront minimes lors du retrait du sac en plastique.

Juste avant de transplanter, il faut ajouter environ 200 g de T.S.P. (triple superphosphate) avec 45% P205 dans le trou et bien le mélanger avec la terre. Ce choix est privilégié par rapport au plus économique Chrismas Island Rock Phosphate (CIRP), parce que le nutriment est plus facilement disponible pour les jeunes plants. Comme il a été mentionné, la plupart des sols malaisiens sont acides et pauvres en phosphate et ce renforçateur précoce représentera un avantage considérable pour le développement initial des racines et des pousses.

Le processus actuel de plantage est simple. La terre qui entoure le trou est remise en place avec de la terre aérée et mélangée avec le T.S.P. ajouté précédemment. On creuse une petite dépression, suffisamment grande pour y faire rentrer le sac en plastique. Le sac en plastique doit être déchiré avec précaution pour endommager le moins possible la boule de terre contenant les racines puis la boule de terre est descendue dans le trou. La terre est poussée autour du collet de la plante mais la pratique habituelle de damer la terre avec les pieds n'est pas conseillée parce que cela compacte rapidement la terre environnante. La meilleure profondeur pour la plantation est quand le niveau du sol recouvre d'environ 2 cm le collet du plant. Si la plante n'est pas enterrée assez profondément, elle risque de voir ses racines exposées à l'air libre à cause de l'érosion. Au contraire, une plantation trop en profondeur pourrait résulter en un pourrissement du collet.

Le système du double ou triple point de plantation consiste simplement en la plantation de deux ou trois plants en un même endroit, séparés d'environ 30 cm. Au bout d'à peu près trois mois, quand les plantes commencent à fleurir, il faut examiner les fleurs qui sont alors suffisamment différentes pour distinguer leur sexe. Les fleurs hermaphrodites sont plus allongées tandis que les fleurs femelles sont plus rondes. Les plantes femelles sont alors retirées pour ne laisser qu'une plante hermaphrodite par points de plantation. Dans le cas où il n'y aurait que des plants femelles sur un des points, on ne retiendrait qu'une seule plante femelle. En adoptant ce système, un résultat de 80 à 85% de plantes hermaphrodites pour le double point de plantation et de plus de 90% pour le triple peut être atteint.

Le paillis de polyéthylène sur les couches réduit les pertes liées à l'humidité, filtre les engrais et permet un contrôle efficace des mauvaises herbes. Des paillis organiques d'herbes, de copeaux de bois, d'enveloppes de riz, des coques d'huile de palmier vides et d'autres sortes de matériau sont également bénéfiques.