Les petites fleurs blanches du sapotillier sont portées par des pédicelles courts dans les axilles des feuilles. Piatos et Knight (1975) ont découvert que le sepotillier était autoincompatible, ce qui veut dire qu'une pollinisation croisée pourrait être nécessaire. Alors que la production de certains cultivars (tels que le « prolific ») est élevée dans certaines zones (comme la Floride), la production de fruits selon les cultivars est variable, une caractéristique qui peut être due à son auto-incompatibilité. Gonzalez et Feliciano (1953) ont examiné la floraison et la production de fruits du sapotillier « Ponderosa » et ont découvert que les arbres ne pouvaient pas être auto-pollinisés, que ce soit naturellement ou artificiellement. On a déterminé que la meilleure méthode de pollinisation était la pollinisation croisée manuelle qui a donné une production de fruits à 39,6%. La pollinisation ouverte a donné seulement 5% de production de fruits dans cette même étude. Des résultats similaires ont été observés chez le sapotillier « Kalipatti » par Relekar et al. (1991). Mulla et Desle (1990) ont trouvé que le plus haut pourcentage de production de fruit avait été observé chez les arbres qui avaient subi une pollinisation croisée avec du pollen d'un même cultivar , la production de fruit allait de 20 à 34%. Il n'y avait aucun signe de parthénocarpie et l'auto-pollinisation n'a donné qu'une production de fruits négligeable chez certains des cultivars observés.

Reddi (1989) a conduit une série d'études dans lesquelles il a montré que les thrips ( Thrips hawaiiensis Morgan et Haplothrips tenuipennis Bagnall) sont les principaux pollinisateurs de sapotilliers en Inde. Les thrips semblent s'abriter dans les fleurs et vivre de grains de pollen, de nectar et d'exsudation stigmatique. Ils ramassent des grains de pollen pendant qu'ils se nourrissent de tous ces éléments et les transfèrent sur d'autres fleurs quand les réserves de nourriture sont épuisées. On a observé la présence d'abeilles durant la floraison de plantations de sapotilliers (Sambamurty et Ramalingam 1954), même si un examen des insectes a montré qu'ils ne transportaient pas de pollen.

L'étude de Reddi a établi certains faits qui indiquent que le vent, en tant qu'agent pollinisateur, ne joue pas de rôle important, et les gros insectes non plus. Cependant, Sambamurty et Ramalingham (1954) suggèrent que le vent joue un rôle important dans la pollinisation du sapotillier. Reddi a aussi montré que les fleurs de sapotillier ne sont pas auto-pollinisantes, même si le tansfert de pollen se limite généralement à un seul arbre, à moins que les arbres ne soient très proches les uns des autres. Cette information prouverait que le sapotillier n'est pas auto-incompatible, comme c'était suggéré précédemment. La taille et la viabilité du pollen varient d'un cultivar à l'autre, c'est peut-être la raison pour laquelle les productions de fruit varient autant (Minhas and Sandhu 1985).

Comme l'avocatier, le sapotillier produit beaucoup plus de fleurs qu'il ne développe de fruits. La grande variabilité de productions de fruits peut être due à des différences dans les nombres d'avortements de fleur ou de chutes de fruit, même si de telles différences entre cultivars n'ont pas été étudiées dans le détail chez le sapotillier. La période principale de chute des fruits se passe dans les cinq premières semaines qui suivent la production de fruit et pas plus de 1,6% des fleurs produites par l'arbre peuvent devenir un fruit (Relekar et al. 1991). La production de fruit est très variable, même parmi les arbres d'un même cultivar. Gonzalez et Feliciano (1953) ont suggéré que la vigueur de l'arbre pouvait être liée à la fructification et à la floraison.

Source :http://www.hort.purdue.edu/newcrop/proceedings1996/V3-439.html