Les désordres physiologiques

Le fruit est mal-formé ou amer
Ceci est causé par la sécheresse (sol sec ou températures élevées), une pollinisation incomplète, un sol pauvre ou un autre problème lié au développement. Il est important de vérifier les tiges rampantes des pastèques chaque semaine pour éliminer les maladies ou les fruits difformes. Il est conseillé de jeter les mauvais fruits dans les interlignes pour ne pas procéder à une nouvelle inspection de ces fruits. En fonction des variétés, de deux à cinq fruits sains vont mûrir sur une plante. Il faut respecter les indications du grainetier.

Le cœur du fruit est creux
Les pastèques sans pépins sont plus sujettes à ce problème. Une bonne pollinisation écartera ce risque.

Le fruit a peu de goût ou est peu sucré
Ces problèmes s'expliquent par une fertilité insuffisante du sol et un manque de potassium , de magnésium ou de boron

Les carences en nutriments

Ce problème n'est pas chose commune pour les cultivateurs de pastèques en Malaisie car ils fertilisent leurs sols à l'aide d'engrais organiques comme la fiente de volaille ou le compost bio-organique. Une autre pratique évitant ce problème est l'usage de fertilisant foliaire contenant des éléments traces.

La plupart des cultivateurs épandent 4 à 5 tonnes de poudre de calcaire magnésien lors de la préparation de la parcelle. Ceci explique l'absence de carences en Ca pour les pastèques cultivées en Malaisie.

Quoiqu'il en soit, toute carence nutritionnelle survenant lors de la croissance réduira la production de fruits. Il important de fournir assez de fertilisants à la plante pour éviter toute carence. Le tableau 1 présente les symptômes des carences nutritionnelles et les moyens pour y remédier.

Tableau 1 : diagnostiques des problèmes dus aux carences nutritionnelles chez la pastèque.

Fertilisation

Les pertes en fertilisant causées par le lessivage sont les problèmes majeurs pour les pastèques cultivées sans paillis plastique, en particulier sur les sols sableux.

Les pertes provoquées par les mauvaises herbes absorbant les éléments fertilisants sont inévitables lorsque la plante a commencé à ramper. On traite ces problèmes en augmentant les quantités de fertilisant et en divisant les épandages. On épand 5 à 10 tonnes de fumier organique, 400 kg NPK 15:15:15 et 1,000 kg NPK 12:12:17:2. Ceux ci sont distribués en plusieurs opérations comme indiqué dans le tableau 1.

Sous des climats tropicaux, les pertes de fertilisant dues au lessivage sont très importantes, particulièrement pour les sols sableux. Il est donc recommandé d'utiliser les bâches en plastique avec un côté argenté. Selon une étude de MARDI, les pastèques cultivées sans paillis plastique nécessitent deux fois plus d'engrais que celles cultivées avec paillis.

Le programme de fertilisation pour les pastèques cultivées avec paillis est exposé dans le tableau 2. Tous les fumiers organiques et le NPK 12:12:17:2 sont épandus avant l'installation de la bâche. Le NPK 15:15:15 doit être introduit dans les trous après installation du paillis. D'autres fertilisants peuvent êtres appliqués : engrais liquide vaporisé sur les feuilles, insecticides ou fongicides.

Tableau 1: programme de fertilisation pour la pastèque cultivée sans paillis en plastique.

* semis en pleine terre s'appliquent aux Hybrides F1, repiquage s'applique au triploïdes (sans pépins)

Tableau 2: programme de fertilisation pour la pastèque cultivée avec paillis en plastique *

*la largeur recommandée de la bâche en plastique est de 1.8m

Types de fertilisants

Le seul moyen de s'assurer de la bonne fertilité du sol et du pH est de procéder à un test. L'échantillonnage de sol doit être représentatif de toute la parcelle. Ceci assurera des résultats précis et des recommandations adéquates.

Un bon programme de fertilisation pour la culture de la pastèque répond à ces 4 questions :

•  Quels sont les moyens matériels ( y compris C) nécessaires ?

•  Quelles seront les quantités ?

•  Quelle sera la fréquence ?

•  Quelle( s) méthode(s) ?

De plus, pour qu'il soit efficace, un tel programme exige des révisions régulières et des modifications répondant aux imprévus : inondations, sécheresses et tout autre facteur déterminant la capacité de la plante à absorber les nutriments.

Le pH mesure l'acidité ou l'alcalinité du sol. Un pH de 7 est dit neutre, les valeurs supérieures à 7 sont alcalines et les valeurs inférieures à 7 sont acides. Le pH est un facteur très important pour la croissance, le développement et la production. Le pH du sol peut changer la capacité de la plante à bénéficier des nutriments. Un sol avec un pH légèrement acide, de 6 à 6,5, est idéal pour la culture des pastèques.

Pour connaître le pH du sol, on procède à des tests. Une telle analyse déterminera si le sol a besoin de calcaire pour augmenter le pH. Le calcaire réagit très lentement, il faut donc l'incorporer à la couche supérieure du sol (15cm) 2 à 3 mois avant les semis. A lieu d'ajouter du calcaire calcitique, les sols qui manquent de magnésium doivent recevoir du calcaire dolomitique.

Pour la production de la pastèque, la quantité de nitrogène (N), phosphore (P205) et potassium (K20) est de 136kg par hectare. La pastèque étant une culture qui produit après plusieurs mois, il est conseillé de répartir les fertilisants sur plusieurs applications tout au long de la saison pour maximiser la production. Si aucun paillis en plastique n'a été installé, la pluie et l'irrigation aérienne peuvent causer le lessivage des nutriments, notamment du N et du K. Tout le phosphore nécessaire peut être appliqué avant les semis, il restera disponible dans le sol car il est assez immobile.

Il existe de nombreuses méthodes de fertilisation. Une méthode très simple consiste à répandre et incorporer tout le P et le K et la moitié du N avant de planter et l'autre moitié du N 4 à 6 semaines après les semis.

Des méthodes plus complexes ont pour objectif de maintenir les quantités de nutriments à leur optimum durant toute la saison. Une de ces méthodes consiste à concentrer l'application de fertilisant dans la zone des racines. Avec cette méthode, on fertilise par bandes de 60 à 100cm de largeur le long du rang avant de planter. Cette méthode évite tout risque de brûler les plants émergents. Dans ce cas, tout le P est appliqué avant plantation avec tous les micro-nutriments, 1/3 à1/2 du N et du K sont aussi diffusés. Environ, trois semaines après la sortie des plants, on applique le reste de N et de K sur les côtés des lits juste après les extrémités des tiges rampantes.

Pour les cultures équipées de paillis en plastique, le lessivage est réduit significativement. On peut donc appliquer tout le N, P et K avant que la bâche ne soit installée. Après la pose du paillis, aucune fertilisation n'est possible sans dégrader la bâche à l'exception de la fertilisation par le système de goutte à goutte ou par engrais foliaire.

Il est possible que la formation des fruits ne soit pas satisfaisante malgré la présence d'abeilles. Deux à trois applications foliaires de boron hydrosoluble espacées d'une semaine chacune et coïncidant avec l'éclosion des premières fleurs femelles, peuvent largement favoriser la pollinisation et améliorer le fruit (environ 25 g pour une mesure de boron par application). Dans un bon programme de fertilisation, on vérifie régulièrement que la plante ne présente aucun symptôme de carence nutritionnelle.

Nutriments contenus dans les fertilisants commercialisés en Malaisie

*les engrais organiques ont des actions plus longues et assurent un apport long et régulier aux plantes.
**Les engrais non organiques, composés ou foliaires sont rapides et donnent un coup de fouet à la plante lorsque leur application est aérienne.
***ET = éléments traces